AMBROISE – QUICONQUE EST LOUP AGISSE EN LOUP.

ta singularité › Un fardeau, voilà ce que ce don terrible devrait être. Un fardeau destiné à mener Ambroise aux portes de la folie, où son esprit dépérirait, hanté par les âmes apeurées. Mais il se trouve que, quelque part dans ce monde, il se trouvait un être surprenant dont l'insouciance et le décalage a bravé ces limites humaines. Petit, les médecins disaient que ces fantômes que voyait Ambroise n'étaient que les monstres invisibles qu'il faisait vivre pour attirer l'attention ou pour se rendre un peu malheureux. Voir des morts ? Les Vasilis avaient été témoins de compétences étranges dans leur famille, mais celle-ci leur semblait inquiétante, touchant à un monde qui les terrifiait et que nul Homme n'avait le droit de pénétrer. Ambroise s'est retrouvé seul face au monde de la mort et les pénibles supplices qui l'accompagnait, mais il avait une curieuse avance qui ne le faisait pas faillir. Il a dressé les fantômes, comme des chiens. Il leur a hurlé dessus, les a fait culpabilisé et les a même fait pleurer. Il n'a pas eu peur, parce qu'il se sentait déjà plus fort qu'eux. Et alors, Ambroise s'est fait une place parmi les ombres. Il est même devenu l'une d'elle : il a mis un pied dans la tombe en voulant comprendre les âmes égarées qui le hantaient. Rapidement, il s'est rendu compte qu'il pouvait simplement voyager parmi leurs histoires, sans savoir qu'il s'enfonçait toujours plus loin dans les enfers où il se forgeait sa place.
Rapidement, Ambroise a découvert qu'il n'était pas le seul à maîtriser des choses de manière exceptionnelle. Bercé par la confiance, guidé dans la sûreté, il a appris à dompter les âmes autour de lui jusqu'à, finalement, devenir leur empereur.
Tantôt bourreau, tantôt guérisseur, il a vécu deux phases importantes : la première, où il abusait de son pouvoir, agissant en prince brutal et capricieux qui ne craignait rien. Puis la seconde, véritable clairvoyance, le moment où l'adulte a été curieux de trouver la sagesse. Alors, la mort a cessé d'être un fléau et Ambroise a compris qu'il n'était plus question de terroriser la foule. Il a compris qu'il n'y avait pas qu'une seule mort, mais qu'une fin pouvait également donner naissance à un début. Ainsi, l'expérience lui a donné des ailes et a fait germer au creux de son cœur et bel espoir : celui de maîtriser la mort au point d'offrir à chacun une renaissance.

Ambroise a une confiance aveugle : lorsqu'il regarde l'horizon, il ne voit aucune frontière. De la même manière, lorsqu'il regarde la vie, la mort n'est pas une fin, pour lui, mais un passage qui mène les gens vers l'infini. Pour lui, impossible de fermer les yeux sans les rouvrir, il est donc totalement dépourvu de la peur de la mort, ce qui lui ouvre beaucoup de portes dans la vie. La peur le paralyse rarement. Après tout, que peut-on craindre, tant qu'on ne perd pas la vie ? Il ne tremble ni pour lui, ni pour les autres, ce qui fait de lui, Messieurs Dames, vous en conviendrez, un adversaire qui a de l'avance sur vous.

Intimidant à en mourir, à première vue, Ambroise respire le souffle de la mort. irrémédiablement, vous voyez en lui le prédateur, le bourreau, le meurtrier qui, en prononçant ses premières paroles, clamera la sentence qui vous fera périr. Il est la Fatalité, la Mort Brutale qui va s'abattre sur vous sans justice ni jugement. Puis, petit à petit, vous vous rendez compte qu'il n'est pas très grand malgré ses épaules carrées, qu'il a un gros nez de clown et peut-être même un air de crapaud. Il est avenant, il tend le bras avec un sourire chaleureux. Finalement, son regard brille lorsqu'il vous regarde, la paume de sa main recueille la vôtre avec dynamisme. Il a l'air heureux de vous connaître, épanoui d'entendre votre prénom. Bientôt, vous vous surprenez même à lui trouver du charme, à dire, peut-être, qu'il sait même s'y prendre, avec vous. Et vous voici alors trompé comme il faut, aveugle jusqu'au prochain regard qui vous rappellera sans doute que cet homme tangue entre deux mondes.