Naine Jaune
legends never die
Ils ont atteint le firmament, côtoient les astres et les plus belles constellations. Tous les regards sont rivés sur eux, ces êtres qui réussissent tout ce qu'ils entreprennent. L'échec est un concept qui leur est inconnu. Pour eux, décrocher la lune n'est qu'une banalité, une facilité agaçante qui peut susciter la jalousie du commun des mortels. Parce que c'est ce que sont les autres à leurs yeux, des subalternes qui ne leur arriveront jamais à la cheville et qu'ils s'amusent de voir essayer pour mieux tomber à leurs pieds. Ils sont arrogants, hautains et élitistes, mais qui oserait leur jeter la pierre ? Ils brillent parmi les étoiles, n'ont rien à envier au soleil, et leur place est convoitée de tous. Ils sont ceux qu'on aimerait avoir en reflet. Ceux qu'on désire secrètement devenir sans se l'avouer. Une conception de la perfection. Une radiation qui mortifie votre estime et nécrose votre ambition. Finalement, ne serait-il pas toxique de trop les fréquenter ? Comme un rappel incessant qu'il existera toujours meilleur que vous. Plus beau. Plus brillant. Ils le savent, en usent, en abusent. Ils vous autorisent à les côtoyer, mais jamais, ô grand jamais, vous ne rejoindrez leur panthéon.


Supergéante
the wicked ones
Le ciel est rouge de leurs crimes, l'eau devenue sanguine de leurs infamies. Une plaie aussi sournoise que toutes celles d'Egypte réunies. Car la leur, on ne la voit pas arriver, elle se tapit dans l'ombre de leur aura. Elle se masque sous leurs traits bienveillants. Si bien qu'on leur donnerait presque tous les Dieux en confession. Ils resplendissent, dégagent une chaleur agréable qui vous pousse dans leurs bras. Mais c'est dans leur gueule de loup béante que votre course risque de véritablement s'achever. Combien de litres de sang ont-ils versés pour parvenir à leur fin ? Leur passion est démesurée. Insensée. De celle qui pousse aux pires des sévices. Obsession douloureuse qui se doit d'être assouvie. L'ascension est lente, demande beaucoup d'énergie. Trop pour se maintenir longtemps au sommet. La chute se dessine, rude. Car la miséricorde ne connait que l'équité. Tôt ou tard, tous tomberont de ce piédestal qu'ils se sont forgés. Le cœur de leurs machinations s’effondre doucement, et aux yeux de tous, leur vrai visage sera révélé. Victimes devenues juges, jurés et bourreaux, tous devront répondre de leur méfaits.


supernova
gold or dust
Il est bien connu qu'il est dangereux de trop s'approcher du soleil. De trop vouloir briller on finit toujours par se brûler les ailes. Mais avant la chute, il y a la consécration. Un bref moment d'exaltation où ces êtres téméraires deviennent le centre du monde. Ils irradient. On les regarde, on les admire, leur beauté est divine. Mais rien n'est éternel. Et un jour ou l'autre, la beauté elle-même se fane. Les pétales tombent. Quelle douleur intense que de monter si haut et redescendre si bas. Ils sont de ceux incapables de maintenir à flot leur navire sur les vagues de la destinée, garder le même cap n'étant pas chose aisée. Ils sont ceux également frappés par la déception, tombés à genoux, mais dans l’impossibilité de se relever. Trop lourd est le poids à porter. Ils peuvent être des guerriers victorieux, des prétendants satisfaits, des parents comblés. Tous connaissent le bonheur avant de se le voir arracher. Ces supernovas pénètrent vos vies, brillent de milles feux, rendant presque jaloux le soleil qu'ils convoitaient, mais tout n'est qu'éphémère. Victoire amère. Ce n'est que le dernier sursaut avant le trépas de la félicité. L'explosion d'une étoile. La mort de la lumière. Et comme toutes déflagrations, il serait mal avisé de rester trop près. Leur colère n'a d'égale que leur frustration de n'avoir finalement, plus rien à perdre.


trou noir
born in the fire
Vêtus d'un long manteau noir qui n'abrite que le néant, les ténèbres se sont entichés de ces êtres malchanceux. La main glaciale de la fatalité s'est emparée de leur vie, obligeant leurs fondations à céder sous leur propre poids, dans un effondrement à faire trembler chaque fil de leur destinée. Dommages collatéraux incontrôlables. On ne naît pas dans les abysses, on y bascule. D'une petite poussée du Destin. Et on ne peut les observer sans qu'elles ne vous sondent en retour. Chaque parcelle de lumière s'éteint pour ne laisser place qu'à une masse destructrice à laquelle rien ne peut échapper. Les étoiles ne brillent plus, elles meurent et attirent avec elles tout ce qui pénètre dans leur champ de propagation ténébreuse, ne laissant que sournoisement le désespoir. Gangrène de l'âme qui ronge méticuleusement leurs chances d'épanouissement. Léprose du bonheur. Qui ont-ils donc contrarié pour finir ainsi dans ce désert sans oasis ? Seuls les mirages leur sont encore accordés. Mais ces chimères ne sont que d'autres perfides subterfuges pour briser leurs désirs. A force de se noyer dans l'obscurité, on finit par ne faire plus qu'un avec elle. Et le trou noir aspire inlassablement toujours plus de noirceur. Sans fond. Sans fin.