(pan) i've got the perfect cure for a sore throat, cut it.

NOM ▲ Nazar. Parfum de Turquie dans les narines, ce voisin un peu envahissant. Les siècles de présence qui laissent des traces, beaucoup ont encore la rancune tenace. Le nom de la mère qui se lie au sien, testament de l’absence d’un père jamais connu.  PRÉNOM(S) ▲ Pankratios. Saveurs antiques qui éperonnent la langue. Le prénom trop longtemps mûri dans l’esprit d’une mère à l’ambition débordante. Tous les espoirs nourris qui pèsent sur les épaules de l’enfant. Pan. Le surnom dont les plus téméraires l’affuble. Tout. ÂGE ▲ Quarante-deux balles explosées dans les chairs. Quarante-deux morceaux de cervelles sanguinolentes sur les murs. DATE ET LIEU DE NAISSANCE ▲ Au cœur de la capitale grecque, à l’heure où l’économie fleurissait encore. NATIONALITÉ ET ORIGINES ▲ Entre mythologie et la crise. L’ancienne grande civilisation à genoux. Les belles statues de marbre qui l’ont vu grandir. OCCUPATION ▲ Inspecteur général de police. Favori dans la course pour la promotion en tant que commissaire. Une grande liste de dossiers résolus à son actif. Les crimes qu’il connaît que trop bien, pour en commettre lui aussi. Le zèle exemplaire pour cacher son sombre secret. Ses grands écarts avec la loi qu’il fait appliquer. Le carmin qu’il fait couler le long des chairs innocentes, seulement pour le plaisir d’observer la mort les saisir. ORIENTATION SEXUELLE ▲ La confusion dans les reins. Le cœur égaré entre deux courbes. La bouche en cœur des jolies filles, le regard qui s’égare parfois un peu trop sur les hommes. Peu importe au fond, au vu de l’intérêt qu’il porte aux vivants. STATUT MARITAL ▲ Marié à son badge et son flingue. Trop de nuits veillées, la tête entre les dossiers, pupilles dilatées à la caféine. Et pourtant, il reste encore l’ombre d’une bague à ses doigts, dernière trace physique de l’ouragan qui l’a dévasté, l’esprit tordu par sa volonté, retient encore son nom marqué au fer rouge. Divorcé, le souffle revient enfin aux lèvres bleuies de tant d’années à sombrer à ses côtés. MILIEU SOCIAL ▲ Le salaire constant dans les poches chaque mois. Une aisance avec le budget. Peu de dépenses pour l’alourdir, peu de loisir pour alléger le porte-monnaie. Confort plus que convenable pour l’entourer.

ATTISER LA VIOLENCE  › Il est le pire des aimants, la main qui pousse les âmes au bord du précipice, pour mieux se délecter de leur chute. Il fait grandir les pulsions de violence, grossir les désirs de carmin. Il est celui qui transforme les paroles véhémentes en actes ignobles. Il fait exploser les volcans, verser les torrents de lave meurtrières. Derrière chaque sourire, chaque main tendue, se terre la part sombre, le monstre en cage, la bête qui s’ignore. Pankratios est là pour libérer les démons, pour des nuits de folie couleur écarlate, pour des valses infernales, aux fins macabres. Berger maléfique. Quitte à tomber dans les noirceurs de l’enfer, à s’abreuver aux sources de l’horreur, autant entraîner le reste des brebis égarés avec lui.

FLAIR MACABRE › Clairvoyance de l’au-delà. Petit coup de pouce olympien. Il reconnaît la présence de ses semblables, les monstres, les horreurs, les laideurs, les tueurs en somme. Ce n’est pas grand chose, trois fois rien, une sorte d’instinct. Une ombre de carmin dans leurs pupilles, une vague impression de complicité, d’un sombre secret partagé. Il ne sait pas quand, ni comment, il sait seulement qu’ils sont coupables, au moins une fois.

HYPOTHERMIE CONSTANTE › Pankratios, il est toujours froid, comme les cadavres. Il est froid comme la mort, froid comme son cœur. Il n’a jamais chaud, même en été, jamais vraiment froid, même sans un manteau pour le couvrir. Le corps impassible, la transpiration qu’il ne connaît pas, pas plus que les poils qui se dressent dans la brise. Le frisson qui saisissent les autres qui ont le malheur de le frôler. Le regard noir pour les foudroyer pour leur ôter toute envie de recommencer.