croque la pomme mon enfant et tes malheurs disparaîtront (capri)

Tu es la divine décadence, ce qui se fait de mieux à Athènes en matière de rage, de fausseté, de cupidité et d'orgueil. Âme viciée tu diriges et ordonnes du sommet de ton piédestal dont jamais tu ne descends, l'antipathie dans le regard, la provocation au bout de tes lippes vermillon. Tu es le désordre et le trouble, tu t'abandonnes à tous les excès mais ne supportes aucun manque de respect, si tu exècres les esprits faibles tu ne peux tolérer l'impertinence envers ta personne. Tu ne fais preuve ni de clémence ni de compréhension, tu ne cherches pas à obtenir leur amour ou leur pardon, tu préfères de loin susciter la crainte, la soumission totale car tu te fais dominante dans tous les aspects de ta vie. Tu as la nécessité d'être excessivement douée, la meilleure des battantes, la plus acerbe des compétitrices sinon tu ne te reconnais plus. Tu utilises tous tes atouts pour parvenir au but que tu t'es fixée puisque la fin justifie les moyens, déployant tout un arsenal de ruses, de charme, de séduction, corruption, violence, tu ne recules devant rien, brisant les obstacles sur ton passage, ton poison s'insinuant dans les veines de tes ennemis. Déjà à l'orée de l'enfance et de l'adolescence, tu possédais une intelligence désarmante pour pénétrer les secrets qu'on cherchait à te dissimuler, tu es aussi mauvaise que brillante, la perspicacité menaçante, trop observatrice pour le bien des plus démunis. Tu es cet esprit froid et calculateur mais qui est continuellement animé par une passion brûlante et dévorante - celle du pouvoir, de la suprématie de ton nom, obsession de contrôle – qui font de toi la plus terrible des femmes écrasant les plus faibles pour se hisser au sommet. Ton indépendance, ton despotisme, ta divine colère ne sont pas un jeu, c'est une façon de devenir égale aux hommes. Tu exècres l'amour car cela permet à la gente masculine d'exercer un pouvoir sur les femmes, contre les sentiments tu n'hésites pas à utiliser les autres comme des pions sur ton échiquier, vendant leurs talents, leur corps, leur âme, tu prends ce que tu convoites, tu collectionnes, tu exiges et dépouilles. Tu ne te caches pas d'habiter un hédonisme certain, le plaisir de la supériorité, celui de faire souffrir, mais surtout celui de jouir, de ton ingéniosité et de ton machiavélisme. Fascinante car mystérieuse et unique. Peu importe l'opinion publique sur tes agissements, on ne peut qu'être admiratif de tes stratagèmes mis en place pour vivre la vie à laquelle tu aspires dans une société patriarcale étouffante, ce pourquoi tu tiens tant à exercer ton emprise même sur tes frères. Tu ne veux pas dépendre, te plier, renoncer. Tu es cultivée et d'une détermination acharnée, il n'y a rien que tu n'as pas appris à faire aussi bien qu'un homme si ce n'est mieux, histoire, langues étrangères, philosophie, sports de combat, tu te fais un devoir d'exceller dans de nombreuses disciplines. Tu as en réalité soif de reconnaissance, condescendante et haineuse d'autrui mais paradoxalement si désireuse de prouver ta valeur. Jalousant ce que tu n'es pas, ce que tu n'as pas, tu regardes d'un œil envieux et te prépares à dérober. Il t'en faux toujours d'avantage, toi l'éternelle insatisfaite, gamine capricieuse cherchant à combler un vide trop longtemps ignoré. Dès ton plus jeune âge, tu refusais ta condition de femme « vouée par état au silence et à l'inaction » tu as choisi la voie de l'affranchissement. Pour cela tu entreprends sur toi un véritable travail de contrôle de tes sentiments : personne ne doit avoir accès à tes pensées, ainsi tu apprends à contrôler les expressions de ton visage au moyen d'exercices parfois cruels ; comme lorsque tu t'entraînes à garder une expression joyeuse tout en t'enfonçant une fourchette dans la main. Tu dois cette résistance à la douleur à une éducation spartiate et rigoureuse, châtiments corporels t'ayant forgé un mental d'acier et un cœur de pierre. Pourtant tu es extrême, colère ardente détruisant tout sur son passage, amour dévastateur. Impétueuse, tu sais difficilement faire dans la maîtrise et la convenance. Lorsque tu es furieuse, tu l'es en rouge, en pourpre et en grenat, et n'y vas pas en douceur.  Tu aimes avec la moindre parcelle de ton cœur ou hais avec toutes les fibres de ton corps. Ta souffrance est viscérale, tes peurs obsessionnelles, ta possessivité démesurée. Tu sèmes le chaos, l'anarchie, la brutalité, prenant plaisir à attiser les jalousies, la rancune, l'hostilité. On te dit cruelle, emportée, irritable, le mal te rongeant de l'intérieur tu cèdes à tes plus sinistres pensées, les plus ténébreux de tes rêves pour incarner cette figure de conflit, d'autorité, celle qui asservie en un mot, en un geste, dont on redoute le courroux, dont on s'éloigne et s'écarte. Tu es détestée et détestable. De compassion tu ne fais jamais preuve, tu joues avec les sentiments de chacun, t'amuses à déshonorer tes amants, méprises les autres femmes, étouffes tes proches, te méfies de ton entourage. Tu n'es jamais sincère sauf envers les tiens, ta dévotion envers ta famille est sans limites, sans barrières, tu vis par eux, pour eux, ils sont tout ce que tu possèdes et tout ce que tu chéries. Jamais l'amour que tu leur portes ne faiblira. Du complot, du cynisme, des répliques assassines, une dur à cuir mais avec une certaine part de fragilité, cabossée et marquée par un passé douloureux mais une guerrière, pas d'apitoiement excessif. Ton égoïsme et ton caractère calculateur entrent parfois en opposition avec des moments rares d’honnêteté et d'empathie. De multiples facettes qui poussent au dégoût, à la peur, à la haine, qui force l'admiration et le respect. Mais ton trait le plus évident est encore ton immense fierté qui n'a d'égale que l'intensité de ta vengeance. D'un ego colossal tu ne tolères pas qu'on te tienne à l'écart ou te blesse dans la haute estime que tu as de toi-même, tu n'auras de cesse de vouloir punir l'affront. D'un esprit contradictoire et effronté tu n'es jamais d'accord avec les autres, loin de toi l'idée de te ranger à l'avis de la majorité, tu repères les failles, les incohérences, les doutes dans les discours et souffles la contestation. Tu ne peux te prendre part à un débat, une fête, une réunion sans provoquer sur ton passage controverse et altercations. Ta simple présence dans une pièce charge l'atmosphère d'une douce tension se métamorphosant souvent en querelles. Tu es la reine de la discorde